L'estime de soi est basée sur plusieurs fondements :
William James (psychologue et philosophe américain 1842-1910)
Susan Harter
L'attachement
Nourrissage affectif et miroir social
Auto-efficacité
Résilience
Williams James⚓
Ses théories sont à l'origine de l'estime de soi.
William JAMES (1890) a établi que l'estime de soi est un rapport entre ses désirs ou ambitions et ses réussites.
Plus nous avons de succès, plus l'estime de soi augmente...
à condition que nos prétentions ne soient pas trop élevées
Il est bon de rappeler cette définition dans notre société élitiste. On peut aussi avoir de mauvaises notes et une bonne estime de soi parce qu'on est un travailleur habile de ses mains, et que cette valeur est reconnue dans notre milieu d'origine.
Susan Harter⚓
Dans les années 1978, Susan Harter (entres autres) se base sur les théorie de James, elle défend la même idée, mais en plus, elle met en évidence les différences de valeur.
Si la personne réussit dans un domaine jugé important, elle aura une bonne estime d'elle, même si dans d'autres domaines elle est moins performante. Cette déclinaison met en exergue l'importance des valeurs du milieu familial d'origine et des valeurs de la société.
L'approbation des adultes est d'une importance vitale pour l'estime de soi chez l'enfant :
Pour encourager certains comportements
Comme source d'information sur ses réussites
Ces renforcements positifs remplissent 2 fonctions :
Apportent stimulation et affection
Favorisent la recherche d'indépendance et de maîtrise
L'attachement⚓
John Bolwby (1950) a élaboré une théorie qui explique que l'Homme est fondamentalement un être de lien et de relation, que sa construction dépend de l'affection qu'il reçoit.
Par exemple, les études des Harlow, primatologues qui proposent aux petits chimpanzés en détresse, séparés de leur mère, soit un biberon, soit une fausse maman faite de grillage recouvert de fourrure. Les petits chimpanzés préfèrent la fausse maman au lait, le contact au nutriment.
Un besoin de nourriture affective prévaut sur tous les autres besoins, un enfant sans amour se développe mal, voir se laisse mourir.
L'enfant est rassuré, il sait qu'il compte pour son entourage, il intègre déjà qu'il a une valeur ; cette confiance qu'il acquiert en l'autre est le socle de sa confiance en lui.
Des « modèles » ainsi bâtis dans l'enfance perdureront majoritairement pour être la base des relations à autrui, mais pourront être revisitées à l'occasion d’événements de vie, heureux ou malheureux.
=> Ma bulle de bien-être⚓
Le photo-langage
Des photos sont installées sur une table centrale, vous allez les consulter sans les toucher et sans commentaire pour ne pas influencer les autres participants.
Vous allez choisir "dans votre tête" la photo qui pour vous représente le mieux le bien-être, en termes de décor, d'ambiance, d'activités, de personnes
Construction de sa bulle de bien-être
Sur une feuille blanche, chacun choisit ses éléments personnels de bien-être, les dessine ou les décrit, découpe et colle les photos du photo-langage ou indique ceux qui lui manquent. Il est possible d'ajouter tous les éléments qui doivent y figurer :
Les éléments de décor
Les personnes
Les activités (y compris être allongé, buller, ne rien faire...)
Les bruits, les sons
Les ressentis, les sentiments attachés à la scène
Nourrissage affectif et miroir social⚓
L'estime de soi continue de grandir en fonction des réactions de l'entourage.
Le "nourrissage affectif" continue pour l'enfant qui grandit via les réactions et commentaires de la famille ou des équipes éducatives à ses faits et gestes. La façon dont "les autres" s'adressent à lui va forger l'image qu'il a de lui.
Si l'estime de soi se construit majoritairement dans l'enfance, elle continue d'évoluer tout au long des confrontations aux autres.
C'est ce qui s'appelle "le miroir social", c'est le reflet du jugement de l'entourage à notre entourage.
Illustration avec l'Effet Pygmalion de Rosenthal :
Dans les années 1960, une étude sur « l'évolution du QI chez des enfants de classe primaire » est menée. Elle se déroule selon les 4 étapes suivantes :
Étape 1 : Passage de tests de QI
Étape 2 : Tirage au sort de certains noms d'enfants, déclarés comme ceux ayant un plus fort QI
Étape 3 : Transmission par "erreur" des informations aux enseignants.
Étape 4 : Les enfants tirés au sort sont ceux dont le QI va le plus évoluer dans l'année.
Dans une certaine mesure, le résultat découvert peut s'exprimer ainsi : en pensant que quelqu'un possède une caractéristique, nous changeons notre propre attitude vis-à-vis de cette personne, et l'influençons de telle sorte qu'il va effectivement acquérir cette caractéristique ou l'exprimer de plus flagrante façon.
L'auto-efficacité⚓
Le psychologue Albert Bandura met en évidence scientifiquement le fait que croire en soi augmente ses chances de réussite.
Pour lui, une personne estime de pas pouvoir produire des résultats satisfaisants dans un domaine, elle ne tentera pas de s'y employer.
Les croyances des individus en leur efficacité influent sur leurs activités.
Le sentiment d'efficacité personnelle ne repose pas sur le nombre et la qualité des aptitudes que possède un individu, mais sur ce qu'il croit pouvoir en faire.
Le meilleur moyen de développer un sentiment d'efficacité personnelle est de vivre des expériences maîtrisées et réussies.
Chaque expérience réussie augmente le sentiment de maîtrise personnelle.
L'essentiel est de savoir déterminer un objectif.
Ces objectifs doivent être décomposés en étapes accessibles.
La résilience⚓
En physique, la résilience décrit la capacité d'un matériau à résister aux pressions et aux chocs, du latin « resilientia »
: le fait de rebondir.
Progressivement, ce concept a été étendu au domaine psychosocial, pour évoquer les enfants ou les adultes qui se développent positivement dans les conditions les plus difficiles, qu'il s'agisse de guerre, de maltraitance physique ou psychologique,...
C'est à la psychologue américaine Emmy WERNER que l'on doit cette transposition.
En 1970, cette psychologue suit l'évolution de 200 enfants âgés de 2 ans, nés dans un milieu très précaire (misère, maltraitance, alcool ...) d'une petite île de l'archipel d'Hawaï.
Ces enfants sont observés (sans intervention) pendant 20 ans.
30 % de ces enfants ont réussi à réaliser une vie équilibrée.
Ces enfants sont les premiers résilients.
Citation de Michel Manciaux (Médecin pédiatre) :
« La résilience est à la fois la résistance à la destruction et la capacité à se construire une vie riche et une intégration socialement acceptable en dépit de circonstances difficiles, d'un environnement défavorable, voire hostile. »
Attention :
Pour que cette résilience ait lieu, il faut que plusieurs facteurs soient réunis.
L'individu résilient évalue les situations, leur donne un sens, s'engage dans l'action, bénéficie d'un lien affectif positif avec une personne.
Les facteurs de protections externes
L'acceptation inconditionnelle
Solidarité, groupe, réseau
Responsabilisation
Les facteurs de protection internes
Projet de vie
Estime de soi
Humour
Complément :
Et surtout : Avoir un (ou des) tuteur(s) de résilience
=> L'action dont je suis fier⚓
Le déroulé de l'activité :
• en binôme par affinité,
• chacun raconte à l'autre une situation où il a été fier de lui. A raconte à B, puis B raconte à A
• ensemble, ils identifient les qualités dont ils ont fait preuve
• pour aider les élèves à trouver ces situations, on liste ensemble des exemples :
- participer à une action caritative
- rendre spontanément un service à la maison
- une réussite scolaire ou sportive
- aider, soutenir une personne de son entourage
- une réalisation personnelle dans le domaine artistique (musique, peinture, dessin, écriture,...)
- faire une bonne action
- faire plaisir, faire une surprise